Overblog

Critique de la valeur-dissociation. Repenser une théorie critique du capitalisme

Palim Psao propose un ensemble de textes et videos portant sur les courants de la critique de la valeur (Wertkritik) et de la critique de la valeur-dissociation (Wert-abspaltungskritik), autour des oeuvres de Robert Kurz, Anselm Jappe, Roswitha Scholz, Norbert Trenkle, Ernst Lohoff, Moishe Postone, Clément Homs, Johannes Vogele... et des revues Krisis, Exit ! et Jaggernaut

Karl Marx, « Le Capital » (tome I, II et III) (en PDF)

Nous reprenons ici la mise en ligne du PDF des trois livres du Capital dans la seule traduction utilisable (celle établie sous la responsabilité de  Jean-Pierre Lefebvre, éditions sociales, et parue en 1993 aux PUF) : 

Ci-dessous les trois PDF :

Karl Marx,  Le Capital, Livre I. Le procès de production du capital   (éditions sociale) dans la traduction établie sous la direction de Jean-Pierre Lefebvre. 

Karl Marx,   Le Capital, Livre II, Le procès de la circulation du capital   (dans la traduction de Erna Cogniot, Cohen-Solal, Gilbert Badia)

Karl Marx,  Le Capital, Livre III, Le procès d'ensemble de la production capitaliste  (dans la traduction de Cohen-Solal et Gilbert Badia)

Une nouvelle traduction du Livre I , intégralement revue et corrigée par le même traducteur, Jean-Pierre Lefevre,  est à paraître prochainement en octobre  2016 aux éditions sociales : 

Repenser  Le Capital  à la lumière des  Grundrisse

«  Même si Marx, dans les  Grundrisse , n’avait pas encore mis au point tous les aspects de sa future théorie, les lignes de force de sa critique de la modernité capitaliste, ainsi que la nature et la portée des catégories fondamentales de cette critique, y apparaissent déjà très clairement.  Le Capital  est plus difficile à déchiffrer et sa lecture prête volontiers à malentendu dans la mesure où il est très strictement structuré sous la forme d’une critique immanente, à savoir une critique entreprise à partir d’un point de vue immanent à son objet d’investigation. Pour cette raison, ses catégories peuvent être mal comprises et perçues comme affirmatives plutôt que critiques. C’est ainsi que, bien trop souvent, on a pris l’ objet  de la critique marxienne pour son  point de vue  – un problème sur lequel nous reviendrons. Le risque de mésinterprétation est moins grand à la lecture des  Grundrisse , qui ne sont pas structurés de manière aussi rigoureuse. Étant donné que Marx, dans ce manuscrit, travaillait encore à mettre au point son analyse catégorielle , l’intention stratégique y est plus accessible que dans  Le Capital . Partant, les  Grundrisse  peuvent éclairer la nature et les lignes de force de la critique de l’économie politique que produisit Marx par la suite. Lue à travers le prisme du manuscrit de 1857-1858, ladite critique pourrait fournir la base d’une théorie critique du monde contemporain plus adéquate que celle qui est possible au sein d’un cadre marxiste traditionnel  »,  Moishe Postone,  «  Repenser  Le Capital  à la lumière des  Grundrisse  ».

Qu'est-ce que le « capitalisme » ? 

Causerie autour de la critique de la valeur

avec Anselm Jappe

Introduction à la Wertkritik

   Le 11 mars 2017 à la Bibliothèque associative de Malakoff , le philosophe Anselm Jappe nous introduisait à la théorie de la critique de la valeur, une lecture du  Capital  de Marx radicalement distincte des approches classiques.

Autres textes

Traduire Marx, c'est le trahir. Sur les traductions à utiliser pour lire Marx afin de servir à la critique de la dissociation-valeur

(collectif)

Le double Marx

Robert Kurz

Les vases vides font toujours beaucoup de bruit. A propos de certaines incompréhensions au sujet du " Marx exotérique " et du " Marx ésotérique "

Clément Homs

Les destinées du marxisme. Lire Marx au 21 ème siècle

Avec Marx, contre le travail

Anselm Jappe

Karl Marx (1818-1883)

conclusion dissertation sur le capitalisme pdf

  • Voir le profil de Palim-Psao sur le portail Overblog
  • Top articles
  • Signaler un abus
  • Cookies et données personnelles
  • Préférences cookies

Terrains/Théories

Accueil Numéros 11 Dossier Fondements et survie du capitalisme.

Fondements et survie du capitalisme.

À une époque où la nouvelle grande crise économique a remis au-devant de la scène la critique du capitalisme, les premières questions semblent aussi simples en apparence que complexes en pratique : Comment critiquer le capitalisme ? Comment lui résister ? Quels sont les principaux obstacles à surmonter ? Dans cet article, l’objectif des auteurs est d’aborder certaines difficultés liées à la critique et à la résistance anticapitalistes. À partir d’une double perspective, philosophique et sociologique, il s’agit de ne pas sous-estimer la plasticité et la résilience du capitalisme. Néanmoins, les auteurs tentent modestement de dégager certaines caractéristiques du capitalisme à partir de l’étude de sa critique. L’un des objectifs réside par exemple dans l’utilisation de l’analyse sociologique de certaines expérimentations se présentant comme critiques du capitalisme, à des fins de définition philosophique éventuelle de certains traits ontologiques du phénomène capitaliste. Ces deux approches ont en commun une inspiration régulationniste qui saisit le capitalisme comme un ordre social institué , et pas seulement comme un mode de production. Ce qui amène à une analyse contextuelle et située du capitalisme, attentive à ses transformations et mutations dans l’espace et dans le temps. La réflexion des auteurs se déploie en trois temps, dans la mesure où ils s’efforcent de répondre à trois défis : décrire de quelles manières nos champs disciplinaires respectifs traitent de l’étude du capitalisme tout en soulignant la nécessité de mobiliser plusieurs disciplines, expliciter les angles d’approche spécifiques. Cet article évoque ensuite de quelles façons la critique marxiste tend à structurer les travaux contemporains portant sur la critique du capitalisme ; il s’agit ici d’évaluer la pertinence de la réactualisation de concepts traditionnels de l’œuvre de Marx. Enfin, dans quelles mesures le renouveau des critiques peut permettre d’analyser le capitalisme contemporain, notamment au travers de l’étude d’expérimentations se présentant comme anticapitalistes.

At a time when the new great economic crisis has brought criticism of capitalism back to the fore, the first questions seem as simple in appearance as they are complex in practice : How to criticize capitalism ? How to resist this ? What are the main obstacles to overcome ? In this article, the authors' aim is to address some of the difficulties associated with anti-capitalist critique and resistance. From a double perspective, philosophical and sociological, it is a question of not underestimating the plasticity and the resilience of capitalism. Nevertheless, the authors modestly attempt to extract certain characteristics of capitalism from the study of its critique. One of the objectives lies, for example, in the use of sociological analysis of certain experiments presenting themselves as critics of capitalism, for the purpose of possible philosophical definition of certain ontological features of the capitalist phenomenon. These two approaches have in common a regulationist inspiration which grasps capitalism as an instituted social order, and not only as a mode of production. This leads to a contextual and situated analysis of capitalism, attentive to its transformations and mutations in space and time. The authors' reflection unfolds in three stages, insofar as they strive to face three challenges. The first one is to describe in what ways our respective disciplinary fields deal with the study of capitalism while stressing the need to mobilize several disciplines, explaining theirs specific approach angles. This article then discusses the ways in which marxism tends to structure contemporary works on critique of capitalism ; the aim here is to assess the relevance of updating traditional concepts from Marx’s work. Finally, the goal of the third step is to answer to what extent the revival of criticism can make it possible to analyze contemporary capitalism, in particular through the study of experiments presenting themselves as anticapitalists.

Entrées d’index

Mots-clés : , keywords: , texte intégral.

1 À une époque où la nouvelle grande crise économique a remis sur le devant de la scène la critique du capitalisme, les premières questions qui apparaissent semblent aussi simples en apparence que complexes en pratique : comment critiquer le capitalisme ? Comment lui résister ? Quels sont les principaux obstacles à surmonter ? Dans cet article, notre but est d’aborder certaines difficultés liées à la critique et à la résistance anticapitalistes. À partir d’une double perspective, philosophique et sociologique, il s’agit de ne pas sous-estimer la plasticité et la résilience du capitalisme. Néanmoins, nous tentons modestement de dégager certaines caractéristiques du capitalisme à partir de l’étude de sa critique. L’un des objectifs réside alors, par exemple, dans l’utilisation de l’analyse sociologique de certaines expérimentations se présentant comme critiques du capitalisme, à des fins de définition philosophique éventuelle de certains traits ontologiques du phénomène capitaliste.

2 Leonardo da Hora est docteur en philosophie ; sa thèse porte sur le rapport entre des conceptions de pratique sociale et la diversité et plasticité du capitalisme à partir d’un dialogue avec la tradition marxiste et la tradition hétérodoxe française en économie. Martin Jochum est doctorant en sociologie et prépare une thèse portant sur la place sociale de l’argent dans les utopies contemporaines et la manière dont il y façonne le lien social, à partir d’appuis théoriques et d’observations d’expérimentations. Ces deux approches ont en commun une certaine inspiration régulationniste qui saisit le capitalisme comme un ordre social institué et pas seulement comme un mode de production. Ce qui nous amène à une analyse contextuelle et située du capitalisme, attentive à ses transformations et mutations dans l’espace et dans le temps. Notre réflexion se déploiera en trois temps, dans la mesure où nous nous efforcerons de répondre à trois questions : nous nous emploierons d’abord à décrire de quelles manières nos champs disciplinaires respectifs traitent de l’étude du capitalisme ; tout en nous accordant sur la nécessité de mobiliser plusieurs disciplines, nous expliciterons tous deux nos angles d’approche spécifiques. Nous évoquerons ensuite de quelles façons la critique marxiste tend à structurer les travaux contemporains portant sur le capitalisme ; il s’agira ici d’évaluer la pertinence de la réactualisation de concepts traditionnels de l’œuvre de Marx. Enfin, nous verrons dans quelles mesures le renouveau des critiques peut permettre d’analyser le capitalisme contemporain, notamment au travers de l’étude d’expérimentations se présentant comme anticapitalistes.

1. Le capitalisme comme objet d’étude pluridisciplinaire

3 Nos deux recherches montrent qu’il existe un gain heuristique pour adopter une approche pluridisciplinaire de l’objet « capitalisme ». Il est cependant possible de se demander si un.e sociologue et un.e philosophe peuvent utiliser les outils d’autres disciplines. Le capitalisme en tant qu’objet de recherche et de critique n’est pas l’affaire d’une seule discipline, comme l’économie par exemple. Car le capitalisme n’est pas qu’un mode économique de production, mais plutôt une forme sociale globale d’organisation. C’est ainsi que plusieurs disciplines (économie, sociologie, philosophie, études politiques, histoire, géographie, anthropologie, esthétique, media studies, etc.) peuvent contribuer à la compréhension du phénomène capitaliste.

L’apport de la philosophie : entre le déflationnisme et l’ontologie sociale

4 La philosophie se situe évidemment dans cette constellation disciplinaire, mais la question de sa contribution spécifique n’est pas si simple, parce que la philosophie n’a pas une méthodologie unique ni même un champ de recherche canonique. Il y a toujours de nouvelles méthodes et objets philosophiques. Une des difficultés auxquelles on peut faire face est celle de savoir dans quelle mesure la contribution philosophique est pertinente dans l’analyse pluridisciplinaire du capitalisme. Car les sciences sociales constituent des savoirs spécialisés qui apportent clairement des contributions importantes à la connaissance des processus capitalistes effectifs d’accumulation, d’expansion et de domination, notamment par le biais d’enquêtes de terrain et de théorisations qui en découlent. Or, la philosophie ne dispose pas a priori de telles ressources. La connaissance philosophique ne se produit pas de cette manière. Donc, nous pouvons effectivement nous demander pourquoi mobiliser la philosophie et en quoi elle peut aider.

1 Renault E., Marx et la philosophie , Paris, éd. PUF, « Actuel Marx Confrontation », 2014, p. 21.

2 Ibid. , p. 17.

5 Certains philosophes se sont déjà occupés de cette question, deux réponses semblent particulièrement éclairantes. Tout d’abord, nous avons une conception déflationniste de la philosophie telle qu’Emmanuel Renault la définit. Selon lui, face à l’importance des savoirs scientifiques spécialisés, la philosophie, pour continuer à valoir comme une forme de discours rationnel, « doit cesser de croire qu’elle incarne la forme de rationalité la plus haute et redéfinir ses propres pratiques à la lumière du développement de formes de rationalité différentiées dans les sciences spécialisées et dans les pratiques sociales » 1 . Ainsi, au lieu de se concevoir comme la fondation d’un cadre théorique définitif, elle peut en effet se donner pour tâche de mobiliser des opérateurs théoriques pour contribuer à l’autoréflexion de savoirs indépendants et de pratiques prises dans des transformations historiques continuelles. En s’appuyant sur Marx, Renault ne retient donc de la philosophie classique que les instruments méthodiques de l’autoréflexion, de la synthèse et de l’analyse critique en les faisant opérer sur d’autres discours théoriques (notamment ceux des sciences sociales) 2 .

  • 3 Cf. Lordon Frédéric, « Métaphysique des luttes », in Lordon Frédéric (dir.), Conflits et pouvoirs d (...)

6 La contribution de Frédéric Lordon est complémentaire de celle de Renault dans la mesure où le premier souligne que la philosophie s’occupe souvent des fondements de la connaissance (scientifique, esthétique, éthique, etc.). Dans ce cas, la considération d’un type particulier d’analyse philosophique portant sur la réalité sociale, à savoir la métaphysique ou l’ontologie sociale, peuvent nous éclairer à propos de l’apport philosophique à la compréhension du capitalisme. Mais pourquoi « métaphysique » ? Parce que, comme Fréderic Lordon le souligne, derrière toute théorie en science sociale se tient une vision fondamentale du monde social, une “donnée” de départ qui va se révéler informer et orienter tous les énoncés ultérieurs. Cette vision, par son caractère d’inspiration et de donation globale de sens, on peut l’appeler une métaphysique. Or, force est de constater que la plupart du temps cette métaphysique demeure à l’état d’implicite, si ce n’est d’impensé 3 .

7 L’ontologie sociale s’occuperait donc des fondements ou concepts essentiels qui structurent (implicitement ou explicitement) le travail des sciences sociales et qui constituent une vision générale du monde social et, en l’occurrence, du capitalisme. C’est-à-dire que cette approche spécifiquement philosophique tenterait de rendre compte du noyau logico-ontologique qui rend le discours scientifique et empirique intelligible. C’est ici que des concepts clés logico-ontologiques qui sont normalement utilisés par les discours scientifiques doivent retenir l’attention et faire l’objet d’une réflexion spécifique : l’identité, la diversité, l’essence, le sujet, la substance, la différence, la contradiction, la forme et le contenu, la totalité, l’unité, la divergence, etc. L’interrogation ontologique portant sur le social est ainsi celle qui s’interroge sur le(s) fait(s) du monde social que l’analyse élit comme le(s) plus saillant(s), non pas bien sûr qu’elle exclut les autres, mais parce qu’à ses yeux il s’impose avant eux et devant eux comme celui auquel elle accorde le plus grand pouvoir structurant.

8 Après un travail d’explicitation de l’ontologie sociale derrière les analyses scientifiques et empiriques, le défi est celui de justifier et rendre cette ontologie plus précise, ainsi que de la problématiser. Il s’agit parfois de poser des questions que les recherches scientifiques ne posent pas vraiment, puisqu’elles les présupposent, et les laissent impensés. Le modus operandi philosophique est donc celui d’une (auto)réflexivité de second degré, radicale, qui se déroule sur un plan conceptuel spécifique, où le bon déploiement des questions et problèmes est peut-être plus important que les réponses apportées. Par ailleurs, par son caractère de « second degré », il reste évident qu’une analyse philosophique du capitalisme ou des phénomènes sociaux en général ne se suffit pas à elle-même. Elle doit toujours partir ou s’appuyer sur des recherches plus concrètes ou empiriques ainsi que théoriques, qui appartiennent au champ des sciences sociales, comme le montre Renault. À partir de cette réflexion le point de vue sociologie est intéressant pour éclairer les spécificités d’une approche sociologique du capitalisme par rapport à la philosophie mais aussi vis-à-vis de l’économie. Un point de vue sociologique sur l’argent

9 Du point de vue du sociologue, le capitalisme est un concept qui nécessite absolument une approche pluridisciplinaire. Par ailleurs, le capitalisme contemporain est une organisation sociale qui s’incarne dans un processus dont la dynamique constante semble rendre vaine toute démarche sociologique visant à en définir l’essence profonde. Il est néanmoins possible d’en identifier certaines caractéristiques, à condition qu’elles puissent intrinsèquement s’exprimer en termes de mouvement. Mais il est indispensable de se prémunir au préalable contre certains schémas théoriques construits par et pour les sciences économiques. Si leur origine leur est parfois exogène, leur force explicative dans le champ économique leur donne aujourd’hui un statut de quasi-sens commun qu’il convient de déconstruire systématiquement dans une perspective sociologique d’analyse d’un quelconque trait saillant du capitalisme. Ainsi, le modèle de l’ homo œconomicus , qui découle historiquement de la doctrine utilitariste, doit être critiqué. De la même façon, et pour éviter de tomber dans le piège de l’économisme, une sociologie du capitalisme n’est envisageable qu’à condition d’aller au-delà d’une simple sociologie du ou des marchés.

10 La sociologie peut trouver à travers le capitalisme un objet d’étude particulièrement riche dans la mesure où il propose une multitude de rapports sociaux et la possibilité d’en envisager les interactions avec des structures qui lui sont propres. Et si le capitalisme contemporain semble s’être doté de multiples formes rendant son analyse nécessairement pluridimensionnelle, je choisis de m’intéresser à l’une de ses constantes institutionnelles : la monnaie. Parce qu’elle facilite le processus d’accumulation, parce qu’elle semble constituer le leitmotiv profond du type idéal de l’ homo œconomicus et parce qu’elle se situe au cœur du lien social – notamment à travers la question de la confiance en la valeur qu’elle représente – la monnaie apparaît comme l’objet par excellence de la sociologie économique.

4 Z elizer Viviana, La Signification sociale de l’argent , Paris, éd. Seuil, « Liber », 2005.

11 Argent des sociologues, monnaie des économistes : c’est un fait social total qu’il s’agit de problématiser à partir de ses rapports avec le lien social. Plus précisément, on doit s’efforcer d’en souligner la nature potentiellement interactionniste. En effet, l’argent, en tant que médiateur généralisé des échanges, est susceptible de provoquer, encourager, voire déterminer les comportements sociaux. Dans une optique marxienne, l’argent n’est qu’un outil des rapports marchands qui, à leur tour, déterminent les rapports sociaux. Mais l’interaction peut s’inverser en cas de redéfinition sociale par ses utilisateurs. Ici, tout en utilisant les analyses proposées par Zelizer 4 , il faut chercher à expliquer ce que visent précisément ces derniers. Pour ce faire, il convient de partir du postulat que les usages de l’argent qui veulent sortir du cadre marchand traditionnel ont pour but de le débarrasser de certaines contraintes qui lui sont intrinsèques. L’objectif est ici de déceler la ou les contraintes visées – implicitement ou explicitement, consciemment ou inconsciemment – et d’observer la manière dont les acteurs s’emploient à les atténuer ou les faire disparaître avec plus ou moins de succès.

12 Mais cette démarche semblerait stérile si elle se limitait à l’observation d’expériences éparses : le regard des acteurs est important mais ne peut suffire à expliquer précisément ce qui est en jeu dans la volonté de détournement des pratiques monétaires standards. C’est pourquoi on peut se placer fermement contre l’empirisme le plus étroit qui se contenterait de porter le regard du chercheur uniquement sur ce qu’il pense comme des pratiques spontanées et inédites. Des points d’appuis théoriques semblent indispensables à une prise de recul vis-à-vis d’observations d’autant moins classables qu’elles demeurent hétérogènes. Le but recherché n’est pas nécessairement la construction d’une typologie qui associerait systématiquement à chaque pratique un courant théorique ; la mise en rapport entre théories et pratiques vise davantage à souligner la manière dont l’argent, à travers l’étude sociohistorique de la tradition utopiste française, peut tantôt effriter, tantôt recréer, mais toujours façonner le lien social. Elle sert, dans une démarche heuristique, à présenter de quelle manière certaines pratiques avaient déjà été pensées par le passé sous la forme de constructions théoriques plus ou moins applicables directement. Réhabiliter la dimension de la théorie permettrait ainsi de déceler quelles tensions et contradictions furent anticipées avant même certaines expérimentations utopiques. L’étude de ces expérimentations semble pertinente dans la mesure où elles se présentent en elles-mêmes comme des critiques du capitalisme. Pourtant, il s’agit davantage d’une forme d’ adoucissement du capitalisme, plutôt que d’un véritable dépassement de celui-ci. L’objectif est donc ici d’opter pour une démarche sociologique de type durkheimien visant à déceler de quelle façon l’argent exerce une contrainte sur le lien social. Par ailleurs, étudier ce que l’argent – institution centrale du capitalisme – fait au monde social nécessite de mobiliser la grille d’analyse marxienne, notamment à travers le concept de valeur.

2. L’héritage du modèle marxiste pluridisciplinaire de critique du capitalisme

13 En ce qui concerne le problème de la critique du capitalisme, la tradition marxiste reste le courant le plus classique et important qui a théorisé le capitalisme selon une perspective pluridisciplinaire. On peut cependant se demander la manière dont l’analyse critique marxiste structure encore aujourd’hui une bonne partie des travaux contemporains sur le capitalisme. En se limitant au Capital , il est possible de souligner qu’ historiquement au moins trois concepts critiques marxistes ont influencé et influencent encore les travaux de critique sociale, même si certains auteurs contemporains tentent de les enrichir et d’aller au-delà de leurs perspectives originelles.

Travail, valeur et exploitation

  • 5 M arx Karl, Le Capital, livre 1, section II, chap. IV, Paris, éd. Puf, « Quadrige », 2009, p. 187 su (...)
  • 6 Dejours Christophe, Souffrance en France. La banalisation de l’injustice sociale , Paris, éd. Points (...)
  • 7 Linhart Danièle, La Comédie humaine du travail. De la déshumanisation taylorienne à la sur-humanisa (...)
  • 8 Renault Emmanuel, Souffrances sociales. Philosophie, psychologie et politique , Paris, La Découverte (...)
  • 9 Van der LINDEN Marcel, Workers of the World: essays towards a global labor history, Leiden: Brill A (...)

10 WALLERSTEIN Immanuel, World-systems Analysis : An Introduction , Duke University Press, 2004.

11 HARVEY David, The New Imperialism , Oxford. UK, Oxford University Press, 2003.

  • 12 DUJARIER Marie-Anne, Le Travail du consommateur. De Macdo à ebay : comment nous reproduisons ce que (...)

14 D’abord, il y a le concept d’exploitation – c’est-à-dire que le capitalisme est ici critiqué parce qu’il exploite les travailleurs. Ce concept, dans le Capital , est associé à celui de plus-value ou survaleur et combine les aspects de l’extorsion et de la domination du travail vivant. D’un côté, le secret de l’accumulation est révélé par la force de travail, seule marchandise qui produit plus de valeur que sa propre valeur. Le surproduit ou travail non payé revient au capitaliste sous la forme abstraite de l’argent, au terme de la vente du produit 5 . Mais à côté de cette extorsion qui ne se réalise complètement que dans la sphère de la circulation, il y a un processus de domination à l’œuvre dans la sphère de la production, où la force de travail est effectivement consommée, mise au travail, afin d’en extraire la survaleur. La force de la théorie de l’exploitation est qu’elle nous procure un accès à la souffrance effectivement vécue et à l’expérience subjective altérée et diminuée causées par une dynamique du capital génératrice de pathologies sociales. À ce titre, des travaux contemporains portant sur la domination et la souffrance au travail prolongent et enrichissent cette perspective critique dans les champs de la psychologie 6 , de la sociologie 7 et de la philosophie 8 . Par ailleurs, d’autres auteurs se demandent si le système capitaliste ne comporte pas d’autres mécanismes d’accumulation et d’exploitation que celle du travail salarié productif privilégié par Marx. Des travaux historiques montrent que le capitalisme a été déjà compatible avec l’existence de l’esclavage et d’autres formes de travail 9 , mais aussi avec l’échange inégal entre le centre et la périphérie 10 , avec une accumulation par dépossession des biens communs 11 , et plus récemment avec une sorte d’exploitation du « travail du consommateur 12  ».

  • 13 P roudhon Pierre-Joseph, Organisation du crédit et de la circulation et solution du problème social , (...)
  • 14 M arx Karl, Misère de la philosophie. Réponse à la philosophie de la misère de M. Proudhon , Paris, é (...)

15 Chez Marx, le concept de travail n’est jamais éloigné de celui de valeur. L’on touche ici à des éléments théoriques de la pensée marxiste qui sont très discutés en termes d’interprétation dans les débats contemporains. Marx, comme Proudhon, fonde la valeur d’une marchandise sur la quantité de travail nécessaire à sa production. Mais pour Proudhon, qui cherche à se débarrasser du cercle de dépendance créé par la monnaie métallique, toute marchandise peut également jouer le rôle de l’argent. À l’aide des « bons d’échange » ou « bons de circulation libellés en heures de travail », échangeables contre les produits du travail des individus, la monnaie se déconnecte de tout métal précieux et ne possède plus de statut spécifique : « Il faut républicaniser le numéraire, en faisant de chaque produit du travail une monnaie courante 13 . » Des critiques viendront rapidement de la part de Marx qui reproche à Proudhon son hypothèse d’un possible remplacement de la monnaie métallique par toute autre forme de marchandise. Les deux auteurs ne partagent pas la même vision de la construction historique de l’objet monnaie. Chez Proudhon, on trouve l’idée qu’or et argent sont les premières marchandises dont la valeur est arrivée à constitution, constitution déterminée par la quantité de travail qu’ils représentent. Or, nous dit Marx, « Ce n’est […] pas la marchandise qui est arrivée, dans l’or et l’argent, à l’état de “valeur constituée”, c’est la “valeur constituée” de M. Proudhon qui est arrivée, dans l’or et l’argent, à l’état de monnaie 14 . » L’idée centrale de la critique marxienne réside dans l’impossibilité théorique pour le temps de travail de servir directement de monnaie. Cette critique se fonde d’abord sur l’hypothèse marxiste d’une différence entre valeur et prix (appelée « idéalité de la valeur » dans le langage de Marx). Rien ne garantit une égalité entre prix de marché et prix naturel ; par conséquent, les marchandises ne peuvent s’échanger en fonction du temps de travail réellement contenu en elles. Tout se passe comme si, dans l’esprit de Marx, le principe des bons d’échange témoignait d’un déni du principe même de valeur de marché. Autrement dit, le temps de travail qu’indique le bon n’exprime pas exactement celui qui est réellement contenu dans la marchandise correspondante.

  • 15 B alibar Etienne, « Le Contrat social des marchandises et la constitution marxienne de la monnaie (c (...)
  • 16 B aronian Laurent, « La Monnaie dans les Grundrisse  », Cahiers d’économie politique , n° 60, Juin 201 (...)

16 Tout le raisonnement marxien repose principalement sur la différence entre valeur d’usage et valeur d’échange. Celle-ci, avec la multiplication du nombre des marchandises et l’étendue des échanges, a tendance à s’autonomiser, à se constituer une existence propre au côté de la marchandise. Il est donc nécessaire de doter l’économie – bien qu’il s’agisse d’un processus naturel qui s’organise en dehors de la volonté des acteurs sociaux – d’un instrument pouvant exprimer toutes les valeurs d’échange. Ainsi, l’échange nécessite une objectivation préalable (effectuée par la monnaie) des produits du travail. On retrouve ici le processus du matérialisme historique dans la mesure où la forme sociale du produit est perçue par les individus comme détachée d’eux-mêmes ; ils sont soumis aux rapports économiques, et notamment à « l’action des marchandises elles-mêmes, qui se déroule toujours déjà […] dans le dos des possesseurs (ou des producteurs-échangistes) humains 15  ». Le raisonnement proudhonien pose donc problème, puisque le principe de monnaie-marchandise qui en découle suppose la possibilité d’un échange direct entre activités ; pour Marx, il est nécessaire de faire correspondre au préalable à la valeur de la marchandise un temps de travail objectivé pour procéder effectivement à l’échange. Comme le souligne Laurent Baronian dans un article très éclairant sur le lien marxiste entre monnaie et valeur, « On s’aperçoit donc que les inconvénients du troc […] ne font en réalité que manifester dans la pratique le processus d’autonomisation de la valeur d’échange par rapport aux marchandises elles-mêmes 16  ».

  • 17 N’oublions pas que Marx, très marqué par l’économie classique, suit le raisonnement « toutes choses (...)

18 M arx Karl, Misère de la philosophie, op.cit ., p. 119.

17 Par ailleurs, le mécanisme de la concurrence induit une évolution continue de la valeur des marchandises, si bien que cette dernière se détermine en fonction du temps de travail qui est actuellement nécessaire. Ce raisonnement économique demeure un argument fort au regard du fonctionnement et de l’évolution de l’économie de marché ; il nous rappelle aussi à quel point Marx se plaît à dénoncer toute vision figée, intemporelle – par exemple la valeur d’une marchandise comme donnée stable – privilégiant continuellement une approche inscrite au cœur d’un processus historique. Pourtant, la version marxiste de l’argent semble liée à une structure si solide qu’elle en paraît indépassable : le marché. En effet, son fatalisme conduit Marx à observer l’argent comme un acteur indispensable du système de l’économie de marché qui agit plus qu’il n’est agi 17 . Certes, « en changeant le nom on ne change pas la chose 18  » ; mais certaines expérimentations locales (comme les systèmes d’échange local) nous montrent que l’argent est susceptible d’être domestiqué, à condition d’agir directement sur son pouvoir monétaire.

  • 19 O rlean André, L’Empire de la valeur. Refonder l’économie , Paris, éd. Seuil, « La couleur des idées  (...)

20 M arx Karl, Critique de l’économie politique. Manuscrits de 1844 , Paris, éd. Allia, 2007, p. 141.

18 Précisons que certains travaux contemporains font l’objet d’une approche tout à fait différente du concept de valeur : dénonçant à la fois la valeur-travail de Marx et la valeur-utilité des néoclassiques, la vision d’André Orléan apparaît à ce titre novatrice. Reliant d’abord et avant tout la valeur au prix, l’un des tenants de l’école de la régulation avance que l’économie marchande n’existe qu’à travers l’usage de la monnaie 19 . À ce titre, et au regard de l’économie financière, la monnaie ne peut constituer une donnée neutre et autonome. Marx l’avait néanmoins perçu, à travers cette « divinité invisible » que constitue l’argent, capable de faire « fraterniser les impossibilités 20  ». Néanmoins, ce ne fut pas son objet privilégié au sein de sa théorie des crises.

Les crises du capitalisme : collapse ou adaptation ?

  • 21 M arx Karl, Le Capital , livre III, section III, Paris, é d. Sociales, « Bibliothèque du marxisme », 1 (...)
  • 22 J aeggi Rahel, « Was (wenn überhaupt etwas) ist falsch am Kapitalismus ? Drei Wege der Kapitalismus (...)
  • 23 Voir Luxemburg Rosa, L’Accumulation du capital , Paris, éd. La Découverte, « Bibliothèque socialiste (...)
  • 24 En ce qui concerne les deux derniers, voir leurs contributions dans l’ouvrage collectif Wallenstein (...)
  • 25 FRASER Nancy, « Behind Marx’s Hidden Abode », New Left Review , avril 2014, n°86, coll. « II », p. 5 (...)
  • 26 B oyer Robert, Théorie de la régulation. Les fondamentaux , Paris, La Découverte, « Repères », 2004, (...)

19 À coté de cette question de l’exploitation, très liée au concept de valeur-travail, il y a un deuxième modèle critique qui est celui des crises. La théorie des crises, développée notamment dans le livre III du Capital à travers la thèse de la chute tendancielle du taux de profit 21 , constitue une critique fonctionnelle ou systémique du capitalisme 22 , c’est-à-dire une manière de dire qu’il est irrationnel en tant que système et qu’il ne peut pas bien fonctionner, car il est intrinsèquement ou structurellement dysfonctionnel. Les crises structurelles et la perspective de son écroulement rendent le mode de production capitaliste fondamentalement instable, au cours nécessairement heurté et chaotique, dont les coûts et les conséquences sociales et politiques sont dramatiques, voire catastrophiques. L’intérêt de cette critique est qu’elle permet de montrer comment le capitalisme, par le développement de ses contradictions, engendre sa fin de manière immanente. C’est ainsi que plusieurs marxistes ont privilégié ce modèle critique dans leurs analyses du capitalisme. Parmi les classiques, on peut mentionner Rosa Luxembourg, Lénine, Henrik Grossmann et Paul Mattick 23 . Aujourd’hui, des auteurs comme Anselm Jappe, Immanuel Wallerstein et Randall Collins 24 essaient de voir dans la grande crise actuelle l’amorce d’une fin du capitalisme. En revanche, certains auteurs contemporains comme Nancy Fraser sont plus prudents quant à la fin immédiate du capitalisme, mais ils cherchent à élargir le cadre des crises et contradictions du capitalisme, tout en essayant d’élaborer une analyse multidimensionnelle des crises économiques, mais aussi politiques, écologiques et sociales 25 . En outre, l’insistance sur des lois transhistoriques du développement capitaliste, comme celle de la chute tendancielle du taux de profit, peut amener à une négligence par rapport à la diversité historique et spatiale du capitalisme. Certes, les crises se suivent dans le capitalisme, mais se ressemblent-elles toujours ? Les apports de la théorie de la régulation sont très instructifs à ce propos, dans la mesure où ils insistent sur la multiplicité des crises et des régimes d’accumulation au cours de l’histoire et de la géographie du capitalisme 26 .

  • 27 On peut notamment ici citer l’analyse de la publicité chez Baudrillard, suscitant des sentiments su (...)

20 En ce sens, le caractère indépassable du système capitaliste peut être discuté, notamment au regard des nouvelles formes de crises financières. Mais il convient de concéder au capitalisme sa capacité d’autodéfense. Il ne s’est pas autodétruit, et les nouvelles dimensions dont il s’est doté depuis l’époque de Marx lui ont permis, à travers des formes multiples, une perpétuelle adaptabilité. De nombreux exemples l’illustrent ; l’un des plus significatifs et déjà ancien est celui de l’obsolescence planifiée : aujourd’hui plus que jamais, de nombreux objets d’usage quotidien contiennent des biais conditionnant leur future défaillance. Ainsi, la crise de surproduction devient hors sujet. Pour garantir au système de production les débouchés nécessaires, un autre type d’obsolescence, dite perçue, s’observe à travers la publicité : celle-ci suscite chez le consommateur le sentiment de manque, en lui renvoyant une image négative de lui-même. Ici, le fétichisme de la marchandise est un concept actualisable, à condition de le remodeler en fonction de la société qui est la nôtre 27 .

Aliénation et fétichisme

28 M arx Karl, Le Capital , livre 1, section II, chap.. IV, op. cit., p. 173.

  • 29 B ihr Alain, La Logique méconnue du Capital, Lausanne, éd. Page deux, « Empreinte », 2010. Voir auss (...)
  • 30 Voir les études pionniers de Lukacs Georg, Histoire et conscience de classe  : Essais de dialectiqu (...)
  • 31 Pour une interprétation de ce type, voir Haber Stéphane, Penser le néocapitalisme  : vie, capital e (...)

21 Pour finir, on peut mentionner le modèle fondé sur le fétichisme et sur l’aliénation. Dans ce cas, la cible de la critique est ce « monde à l’envers » produit par les rapports sociaux marchands-capitalistes, c’est-à-dire un monde où les individus (capitalistes et travailleurs) sont dominés par des mécanismes impersonnels, abstraits, automatiques ; un monde dans lequel les hommes sont gouvernés par les choses, par leurs propres produits autonomisés (marchandises, argent, capital). La première section du livre 1 du Capital se révèle comme la véritable matrice de tout un courant. Le capitalisme est critiqué en tant qu’il est quelque chose d’inauthentique, d’extérieur, d’inconscient. Le capital, en tant que rapport social fétichisé et aliéné, est perçu comme un « sujet automate » 28 . Plusieurs auteurs en France 29 ou ailleurs 30 suivent cette ligne d’interprétation de la critique de l’économie politique. L’intérêt de ce modèle critique est de nous rappeler que le capitalisme est bien plus qu’un mode de production, il est une formation sociale globale et complexe. Ainsi, il permet de critiquer d’autres dimensions que la stricte dimension de production économique ; la critique en termes d’aliénation ou de fétichisme rend possible l’articulation entre critique sociale et critique culturelle. Néanmoins, le modèle du fétichisme ou de l’aliénation peut nous inciter à comprendre le Capital comme une substance-sujet, comme un système totalitaire s’imposant de façon monolithique à des individus passifs. C’est ainsi que certains travaux contemporains s’inspirant du schéma de l’aliénation cherchent tout de même à en faire un usage « déflationniste », en s’écartant d’une interprétation « absolutiste » du capitalisme ; la dynamique expansive du capitalisme engendrerait une variété de puissances aliénées et détachées sans pour autant faire « système » et laissant une place à l’action et à la liberté 31 .

22 Par ailleurs, d’une manière plus générale, il faut souligner de quelle façon, dans la tradition marxiste, différents outils issus de champs disciplinaires distincts tels que ceux de crise ou de valeur (plutôt économique), d’exploitation ou de domination (sociologique) et de fétichisme ou d’aliénation (philosophique) s’entrecroisent afin de constituer une analyse pluridisciplinaire et critique du capitalisme.

3. La plasticité, la diversité et les défis du renouveau de la théorie critique du capitalisme : une nouvelle « coalition pluridisciplinaire » ?

23 Le renouveau des critiques permet d’analyser le capitalisme contemporain, il marque un des défis actuels d’une théorie critique du capitalisme.Comme nous avons essayé de le montrer par rapport à l’héritage marxiste, il semble que le socle commun de certaines critiques contemporaines est le diagnostic d’une complexification et d’une diversification des dynamiques et des pathologies capitalistes. Certes, il peut toujours s’agir d’exploitation, de crises, d’aliénation, mais leurs manifestations ne sont pas forcément les mêmes que celles de l’époque de Marx. En effet, le renouveau des critiques peut nous aider à prendre au sérieux et à ne pas sous-estimer la capacité que le capitalisme a de se renouveler, de générer des innovations et de causer de nouveaux types de pathologies sociales (sans exclure les anciens). De ce point de vue, analyser le capitalisme contemporain renvoie donc à une double tâche : d’un côté, il s’agit de reprendre la boîte à outils marxiste et de montrer son actualité ; de l’autre, d’élargir son cadre et même d’apporter des complémentarités, notamment au sujet de la logique du capital, sa complexité et sa plasticité. Finalement, il s’agit de redéfinir la pratique sociale qui à la fois fournit l’identité du capitalisme et permet de comprendre en bonne partie cette diversité caractérisant la dynamique capitaliste. Et pour cela, il faut sans doute reconstituer une sorte de « coalition pluridisciplinaire » afin de proposer un modèle à la hauteur du modèle marxiste classique, ainsi qu’à la hauteur de notre propre temps. À ce titre, des travaux tantôt dans la dimension macroéconomique, tantôt dans la dimension du travail, mais aussi dans les champs culturel et politique, ont montré que le capitalisme n’est pas un mode de production ou même une formation sociale comme les autres. Il a une spécificité qui réside dans sa capacité à s’adapter à des contextes variés et à supporter des changements très profonds sans, bien sûr, perdre son identité. Ainsi, il faut repenser avec Marx (mais peut-être aussi au-delà de lui) la logique du capital en tant qu’expression d’une puissance irrésistible et abstraite (A-M-A’). Par exemple, cet expansionnisme veut-il dire que le capital subsume le monde selon une logique totalitaire ? S’il en était ainsi, on ne pourrait pas rendre compte de la diversité spatiale et temporelle, car cette subsomption totalitaire rendrait le monde homogène.

Pratique sociale capitaliste : abstraction, idéalisations et imagination

24 Le défi est alors d’identifier le capitalisme sans perdre de vue cette diversité. On voudrait ainsi proposer de redéfinir celui-ci à partir d’une conception spécifique de pratique sociale commandée par cette logique, la pratique capitaliste. Dans cette perspective, et pour fixer une définition générique de pratique capitaliste, on peut dire que cette pratique véhicule une vision abstraite du monde – impliquant des notions abstraites de temporalité et de spatialité – et s’oriente en fonction de normes idéales , d’ idéalisations , qui naturellement ne peuvent pas se réaliser dans la réalité concrète, justement en raison de leur caractère « suprasensible ». La norme ou l’idéalisation primaire est l’accumulation infinie de richesse abstraite. À partir de là, nous avons toute une déclinaison d’idéalisations secondaires, qui spécifient la norme en fonction du contexte, comme par exemple : l’exploitation maximale du travail et des ressources naturelles ; l’expansion indéfinie des affaires ; l’accélération illimitée de la circulation des marchandises, etc. Malgré la diversité et la plasticité, ces idéalisations dessinent donc des tendances qualitatives de fond de la dynamique capitaliste, comme les tendances à l’intensification de l’exploitation du travail et de la nature, à l’accélération de la vie en général et au développement des moyens de transport et de communication, à la mondialisation de l’économie, etc. Celles-ci sont tout de même compatibles avec plusieurs modes de matérialisation ou de réalisation. En tout cas, le capitalisme doit être compris comme une forme d’organisation sociale qui socialise et diffuse des pratiques sociales restructurant le monde ou l’existant en fonction de tels critères abstraits, c’est-à-dire en vue de la réalisation de telles idéalisations. La modernité se caractérise ainsi par l’hégémonie de ce type de pratique sociale capitaliste.

25 En outre, ce diagnostic de diversité et de complexité du capitalisme nous amène à envisager la notion d’ imagination capitaliste afin d’expliquer théoriquement, au moins en partie, ce phénomène. En effet, les présuppositions idéalisantes de la pratique capitaliste impliquent une recherche et une ouverture constante à des innovations et à des façons (toujours temporaires et précaires) de réaliser ces idéalisations d’une manière plus satisfaisante. Il y a donc une sorte de « transcendance immanente », c’est-à-dire une ouverture au nouveau (selon des critères et des limites déterminés) qui est intrinsèque à la pratique capitaliste et que Leonardo da Hora propose de nommer justement « imagination capitaliste ». Même si ce dernier précise que cela mériterait un développement plus complet, il semble que dans le cadre d’une considération philosophique, il serait plus facile d’intégrer les résultats empiriques des courants de recherche qui débordent le cadre théorique marxiste classique, vu qu'il est nécessaire de tenir compte de la nouveauté radicale et de l'indétermination apportées par le capitalisme, qui rend tout diagnostic nécessairement temporaire.

26 Bien entendu, prendre au sérieux la plasticité et la diversité capitaliste, et par conséquent essayer de repenser la logique du capital, ne signifie pas concevoir un capitalisme infini, a priori capable de dépasser tous ses obstacles. S'il en est ainsi, rien n'assure au préalable que cette accumulation soit toujours réussie. Le capitalisme doit assimiler les circonstances une à une, il doit surmonter chaque obstacle. Plutôt qu'une auto-valorisation, où la valeur entretiendrait un rapport privé à elle-même, il y a toujours un processus risqué de soumission et de restructuration de l'existant. Néanmoins, en prenant au sérieux sa capacité d’innovation, il s’agit plutôt d’adopter une perspective plus sobre et nuancée envers, par exemple, les initiatives dites anticapitalistes. Ce qui signifie, d’un côté, être ouvert à des résistances et des critiques non classiques au capitalisme ; mais, d’un autre côté, montrer leurs difficultés et identifier ce qui relève d’une critique ou d’une résistance à un type spécifique de manifestation capitaliste, qui peut être éventuellement satellisée ou absorbée par une nouvelle forme de capitalisme. Si le travail de Luc Boltanski et d’Eve Chiappello dans Le Nouvel esprit du capitalisme reste la référence majeure, des recherches comme celles qui portent sur les monnaies locales participent de l’enrichissement de ce cadre, aussi bien en ce qui concerne le renouvellement des types de résistance au capitalisme que les difficultés et les limites auxquelles ils font face, comme la recherche de Martin Jochum en témoigne.

Adaptabilité capitaliste et les limites des monnaies locales : une étude de cas

27 Certaines initiatives locales d’ordre monétaire se présentent en effet comme des tentatives de remise en cause de certains processus du phénomène capitaliste. C’est notamment le cas des systèmes d’échange local (les Sel) tels qu’étudiés par Martin Jochum. La transaction ne se déroule pas selon les mécanismes habituels. Une fois le service rendu ou le produit fourni, l’échange ne se conclut pas par un remboursement bilatéral entre les deux personnes directement concernées, mais à travers une compensation multilatérale : le solde de chacun est alors positif ou négatif, mais par rapport à celui de la totalité du groupe de référence. De plus, les Sel découragent la thésaurisation et incitent à l’engagement dans l’échange, avec, dans la plupart des cas, un crédit gratuit au départ : l’endettement – véritable clé de voûte de ces systèmes – peut alors devenir mobilisateur d’affects sociables.

28 La monnaie fictive utilisée par les selistes ne joue pas le rôle d’intermédiaire anonyme des échanges qui est celui de l’argent qui circule au sein d’une économie monétaire standard. Les expériences menées au sein des Sel montrent que celui-ci est passible de domestication, voire de ré-encastrement dans le domaine social. Les relations sociales instaurées dans les Sel restent par conséquent impénétrables si on les regarde à travers le prisme de l'utilitarisme ou des conceptions rationalistes de l’économie (néo)classique. Il est malgré tout nécessaire de préciser que, si le rapport à l’argent semble bel et bien modifié au sein des Sel, ces derniers constituent plus une initiative citoyenne qu’un véritable projet anticapitaliste. En effet, si l’accumulation est contrecarrée par la décote parfois appliquée à la monnaie créée par le Sel et, dans certaines structures, par la destruction en fin d’année de la réserve accumulée par les membres, le phénomène n’a qu’un impact limité en termes d’influence, de par sa délimitation humaine et géographique. Là encore, la question de l’argent est liée à celle de la confiance en un moyen de paiement utilisé par le plus grand nombre. De plus, la gamme de biens et services à laquelle les Sel donnent accès est, elle aussi, relativement limitée. Nous nous proposons ici d’évoquer une autre expérimentation, sans doute plus ambitieuse : le concept de monnaie locale.

  • 32 Les écrits de Gesell font encore l’objet d’un large discrédit parmi la plupart des économistes cont (...)

29 Proudhon, constatant le déséquilibre entre le caractère périssable de la marchandise et la sûreté temporelle de la liquidité, voulut rétablir l’égalité en élevant la marchandise au rang de l’argent. Silvio Gesell 32 , grand lecteur de Marx et Proudhon, propose alors de procéder dans le sens inverse, en abaissant la monnaie au rang de la marchandise. Comment ? En infligeant à l’argent le même défaut d’usure qui touche la marchandise. Pour ce faire, au-delà de la pratique d’un faible taux d’intérêt, il s’agit d’instaurer un intérêt négatif : la monnaie se déprécie avec le temps, tout comme la marchandise se dégrade (les deux variations doivent d’ailleurs être équivalentes) :

33 G esell Silvio, L’Ordre économique naturel , Ivry, Ed. M.Issautier, 1948, p. 211. « Lorsque la monnaie aura des propriétés physiques correspondant aux désagréments et aux pertes que nous causent les marchandises, alors seulement, elle constituera l’instrument sûr, rapide et bon marché des échanges, puisque nul ne la préfèrera aux marchandises, en aucun cas et à aucun moment […]. Nous devons faire de l’argent une marchandise plus mauvaise si nous voulons en faire un meilleur moyen d’échange 33 . »
  • 34 En plein essor, les AMAP (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) sont des parten (...)
  • 35 Notons que, dans le cas des Sel, il s’agit généralement d’appliquer un taux d’intérêt négatif au co (...)

30 Plus près de nous, ce que l’on nomme monnaie locale est une monnaie fictive créée à l’initiative de la société civile (par exemple par le biais d’associations) et destinée à un usage local susceptible de concerner tout ou partie d’une population sur un espace géographique donné (généralement deux à trois petites villes au maximum). La démarche éthique demeure comparable à celle des Sel ; mais ici, chaque habitant de la zone concernée peut choisir ou non de se procurer de la monnaie locale (contre des euros) pour l’utiliser à des fins de consommation, tout comme les commerçants présents peuvent décider ou non de se faire régler par ce moyen de paiement fictif (ils pourront d’ailleurs, le cas échéant, rendre la monnaie en euro ou non, suivant le choix du payeur). Outre un encouragement évident à la consommation de produits et services locaux (démarche que l’on retrouve au sein des AMAP 34 ), l’originalité – comme dans certains Sel – réside dans le fait que la plupart des monnaies locales sont volontairement vouées à être dépensées dans l’année : elles sont dites fondantes. Leur détenteur, s’il ne les dépense pas durant un certain délai, se voit forcé de se procurer un timbre payant (un certain pourcentage de la somme indiquée sur le billet ou la pièce) pour que son moyen de paiement reste valable 35 . Cette péremption annoncée de la monnaie locale pousse ses utilisateurs à s’en servir dans les temps et au sein de l’espace géographique à l’intérieur duquel elle est acceptée.

31 Que penser du concept de monnaie locale ? S’il demeure restreint (d’abord géographiquement), il a le mérite de poser réellement la question de la thésaurisation. Le principe d’accumulation capitaliste se verrait alors limité dans sa déclinaison monétaire. Il n’est d’ailleurs pas étonnant de lire des éloges de l’intuition gesellienne sous la plume de Keynes : ce dernier, considérant que l’épargne déprime l’activité économique, défend toute démarche de consommation volumineuse et rapide, censée relancer l’activité et donc créer de l’emploi. Mais en retirant à l’argent son pouvoir d’autocréation de valeur, c’est une vision consumériste qui prend le pas sur ce qui se présentait comme un système hors économie marchande traditionnelle. On peut alors considérer qu’il s’agit davantage d’une critique d’un capitalisme particulier de type néolibéral, largement privilégié par les autorités économiques européennes depuis plusieurs décennies. On pourrait donc en conclure que les Sel, et plus généralement les monnaies locales, constituent la revendication d’un retour de la vie sociale et économique à une échelle locale. Si cette démarche semble se fondre dans une critique globale d’un capitalisme mondialisé, elle ne remet pas en cause les fondements du capitalisme, mais en discute certaines modalités. Et en tant que qu’initiative citoyenne et démocratique, elle ne fait que renforcer le système dans lequel elle se construit et qu’elle entend contester.

32 En effet, le capitalisme parvient à se doter d’un incroyable bouclier que constitue sa remarquable adaptabilité. S’il semble à première vue reposer sur des principes de division du travail, d’accumulation et de propriété privée, le capitalisme contemporain paraît capable de concéder du terrain à l’intérieur même de ces piliers, à travers le dévoilement de soi-disant faiblesses apparentes, sans pour autant faire disparaître les autres. Mais plus que de les renforcer, c’est son squelette social global qui se confirme et se reconfirme : appelons-le rationalité de la vie sociale. Cette dernière, qui fait du temps et de l’efficacité les acteurs premiers, semble s’être constituée en paradigme, mais un paradigme si globalisant, ancré, permanent, malléable et inconscient qu’il n’est pas prêt de céder sa place à un autre que lui.

36 KAUTSKY Karl, « Finanzkapital und Krisen », in Die Neue Zeit , n°9, 1910-1911.

33 Le capitalisme a fait preuve d’une capacité d’adaptation et de résilience inouïe. C’est pourquoi la critique et la résistance anticapitalistes doivent constamment se renouveler. Nous espérons avoir posé certains jalons pour l’appréciation de cet aspect de la dynamique capitaliste, ainsi que pour l’exposition des démarches critiques et des expériences alternatives. La tâche est bien évidemment très complexe, ce qui exige de nouvelles contributions à un champ qui reste très ouvert et à développer. Néanmoins, force est de constater que, comme l’avait cru Karl Kautsky 36 , la crise n’est pas nécessairement le memento mori du capitalisme : il se dote d’armes spécifiques et d’une dynamique inédite pour se protéger. L’échange que nous avons pu engager dans le cadre de cet article témoigne non seulement de l’ampleur de la tâche, mais aussi des enjeux et défis d’une pratique croisée. La tentative transdisciplinaire peut permettre de capter des fragments de la réalité sociale par le biais d’un regard multi-niveaux posé sur l’objet, tantôt situé sur des éléments ontologiques, tantôt à travers l’étude de pratiques concrètes. À notre avis, seules de telles contributions peuvent effectivement faire face au défi de reconstruire une théorie critique du capitalisme.

Bibliographie

B aronian Laurent, « La Monnaie dans les Grundrisse  », in Cahiers d’économie politique , n° 60, Juin 2011.

B lanc Jérôme, Les Monnaies parallèles. Unité et diversité du fait monétaire , Paris, éd. L’Harmattan, « Logiques économiques », 2000.

B ihr Alain, La Logique méconnue du Capital, Lausanne, éd. Page deux, « Empreinte », 2010.

B oyer Robert, Théorie de la Régulation. Les fondamentaux , Paris, éd. La Découverte, « Repères », 2004.

Drach Marcel (dir.), L’Argent : croyance, mesure, spéculation , Paris, éd. La Découverte, « Recherches », 2004.

D ujarier Marie-Anne, Le Travail du consommateur. De Macdo à ebay : comment nous reproduisons ce que nous achetons , Paris, éd. La Découverte, « La Découverte/Poche », 2014.

D urand Jean-Pierre, La Chaîne invisible. Travailler aujourd’hui  : flux tendu et servitude volontaire , Seuil, Paris, éd. Seuil, « Economie humaine », 2004.

F erreira Nathalie, « Crédit et monnaie sociale chez P.J. Proudhon (1809-1865) », in Revue de philosophie économique , vol. 12, n° 1, 2011.

F erreira Nathalie, « La Monnaie sociale : l’apport théorique de P.J. Proudhon [1809-1865] et l’expérience du réseau global de troc en Argentine », in Innovations , n° 24 (« Croissance et développement »), 2006.

Fremeaux Isabelle, J ordan John, Les Sentiers de l’utopie , Paris, éd. La découverte, « Essais », 2011.

G esell Silvio, L’Ordre économique naturel , Ivry, éd. M.Issautier, 1948.

G orz André, Misères du présent, richesse du possible , Paris, éd. Galilée, « Débats », 1997.

Grossmann Henryk, Law of Accumulation and Breakdown of the capitalist system , Pluto Press, 1992. 

H aber Stéphane, Penser le néocapitalisme. Vie, capital, aliénation , Paris, éd. Les Prairies Ordinaires, « Essais », 2013.

H aber Stéphane et M onferrand Frédéric, « A propos de Marx, prénom : Karl , de Pierre Dardot et Christian Laval », in Actuel Marx (« Histoire globale ») , n° 53 , 2013.

H arvey David, The New Imperialism , Oxford. UK, Oxford University Press, 2003.

H aubtmann Pierre, Pierre-Joseph Proudhon. Sa vie et sa pensée. 1849-1865 , Paris, éd. Desclée de Brouwer, 1988.

J aeggi Rahel, « Was (wenn überhaupt etwas) ist falsch am Kapitalismus ? Drei Wege der Kapitalismuskritik », Working Paper 01/2013 der DFG-Kolleg-Forscher/innengruppe Postwachstumsgesellschaften, Jena 2013. 

Jappe Anselm, Crédit à mort  : La décomposition du capitalisme et ses critiques , Paris, Nouvelles Editions Lignes, « Lignes », 2011.

K eynes John-Maynard, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie , Paris, éd. Payot, « Petite bibliothèque Payot », 1971.

L aacher Smaïn, Les Sel. Une aventure anticapitaliste , Paris, éd. La Dispute, « Comptoir de la politique », 2003.

Lénine , L’Impérialisme, stade suprême du capitalisme. Essai de vulgarisation , Paris, éd. Science Marxiste, 2010.

Linhart Danièle, La Comédie humaine du travail. De la déshumanisation taylorienne à la sur-humanisation managériale , Toulouse, éd. Erès, « Sociologie clinique » 2015.

Lordon Frédéric, « Métaphysique des luttes », in Conflits et pouvoirs dans les institutions du capitalisme , Paris, Les Presses de Sciences Po, 2008.

Luxemburg Rosa, L’Accumulation du capital , Paris, éd. La Découverte, « Bibliothèque socialiste », 1976.

M andin David, Les Systèmes d’échanges locaux. Circulations affectives et économie monétaire , Paris, éd. L’Harmattan, « Logiques sociales », 2009.

M arx Karl, Misère de la philosophie. Réponse à la philosophie de la misère de M. Proudhon , Paris, éd. V. Giard et E. Brière, 1908.

M arx Karl, Le Capital , livre III, 3 tomes, Éditions Sociales, Paris, 1997.

M arx Karl, Le Capital, livre I, éd. PUF, Paris, 2009. 

Mattick Paul, Crises et théories des crises , Frankfurt am Main, Editions Champ Libre, 1976.

O rlean André, L’Empire de la valeur. Refonder l’économie , Paris, éd. Seuil, « La couleur des idées », 2011.

P roudhon Pierre-Joseph, Œuvres complètes , vol. 6, Paris, éd. Lacroix, 1868.

P roudhon Pierre-Joseph, Organisation du crédit et de la circulation, et solution du problème social , Paris, éd. Garnier Frères, 1848.

Renault Emmanuel, Souffrances sociales. Philosophie, psychologie et politique , Paris, La Découverte, « Armillaire », 2008.

Renault Emmanuel, Marx et la philosophie , Paris, éd. PUF, « Actuel Marx Confrontation », 2014.

S ervet Jean-Michel, Une Economie sans argent. Les Systèmes d’Echange Local , Paris, éd. Seuil, « Essais » 1999.

Van der Linden Marcel, Workers of the World. Essays toward a global labor history, Leiden : Brill Academic Publishers, 2008.

W allerstein Immanuel, World-systems Analysis. An Introduction , Durham and London : Duke University Press, 2004.

Wallenstein Immanuel, Collins Randall, Mann Michael, Derluguian Giorgi, Calhoun Craig, Le Capitalisme a-t-il un avenir  ? , Paris, La Découverte, « L'horizon des possibles », 2014.

Z elizer Viviana, La Signification sociale de l’argent , Paris, éd. Seuil, « Liber », 2005.

3 Cf. Lordon Frédéric, « Métaphysique des luttes », in Lordon Frédéric (dir.), Conflits et pouvoirs dans les institutions du capitalisme , Paris, éd. Les Presses de Sciences Po, « Sciences Po Gouvernances », 2008, p. 25.

5 M arx Karl, Le Capital, livre 1, section II, chap. IV, Paris, éd. Puf, « Quadrige », 2009, p. 187 suiv.

6 Dejours Christophe, Souffrance en France. La banalisation de l’injustice sociale , Paris, éd. Points, « Points Essais », 2014.

7 Linhart Danièle, La Comédie humaine du travail. De la déshumanisation taylorienne à la sur-humanisation managériale , Toulouse, éd. Erès, « Sociologie clinique » 2015 ; D urand Jean-Pierre, La Chaîne invisible. Travailler aujourd’hui  : flux tendu et servitude volontaire , Seuil, Paris, éd. Seuil, « Economie humaine », 2004.

8 Renault Emmanuel, Souffrances sociales. Philosophie, psychologie et politique , Paris, La Découverte, « Armillaire », 2008.

9 Van der LINDEN Marcel, Workers of the World: essays towards a global labor history, Leiden: Brill Academic Publishers, 2008.

12 DUJARIER Marie-Anne, Le Travail du consommateur. De Macdo à ebay : comment nous reproduisons ce que nous achetons , Paris, éd. La Découverte, « La Découverte/Poche », 2014.

13 P roudhon Pierre-Joseph, Organisation du crédit et de la circulation et solution du problème social , Paris, éd. Garnier Frères, 1848, p. 24.

14 M arx Karl, Misère de la philosophie. Réponse à la philosophie de la misère de M. Proudhon , Paris, éd. V. Giard et E. Brière, 1908, p. 115.

15 B alibar Etienne, « Le Contrat social des marchandises et la constitution marxienne de la monnaie (contribution à la question de l’universalité de l’argent) », in D rach Marcel (dir.), L’Argent : croyance, mesure, spéculation , Paris, éd. La Découverte, « Recherches », 2004, p. 106.

16 B aronian Laurent, « La Monnaie dans les Grundrisse  », Cahiers d’économie politique , n° 60, Juin 2011, p. 9.

17 N’oublions pas que Marx, très marqué par l’économie classique, suit le raisonnement « toutes choses égales par ailleurs » ; malgré la globalité de son analyse, il ne conçoit pas toujours la possibilité théorique de faire varier plusieurs paramètres simultanément.

19 O rlean André, L’Empire de la valeur. Refonder l’économie , Paris, éd. Seuil, « La couleur des idées », 2011.

21 M arx Karl, Le Capital , livre III, section III, Paris, é d. Sociales, « Bibliothèque du marxisme », 1997.

22 J aeggi Rahel, « Was (wenn überhaupt etwas) ist falsch am Kapitalismus ? Drei Wege der Kapitalismuskritik »,Working Paper 01/2013 der DFG-Kolleg-Forscher/innengruppe Postwachstumsgesellschaften, Jena 2013, p. 3.

23 Voir Luxemburg Rosa, L’Accumulation du capital , Paris, éd. La Découverte, « Bibliothèque socialiste », 1976 ; Lénine , L’Impérialisme, stade suprême du capitalisme. Essai de vulgarisation , Paris, éd. Science Marxiste, 2010 ; Grossmann Henrik, LAW OF ACCUMULATION AND BREAKDOWN OF THE CAPITALIST SYSTEM , Pluto Press, 1992 ; Mattick Paul, Crises et théories des crises , Frankfurt am Main, Editions Champ Libre, 1976.

24 En ce qui concerne les deux derniers, voir leurs contributions dans l’ouvrage collectif Wallenstein Immanuel, Collins Randall, Mann Michael, Derluguian Giorgi, Calhoun Craig, Le Capitalisme a-t-il un avenir  ? , Paris, La Découverte, « L'horizon des possibles », 2014.

25 FRASER Nancy, « Behind Marx’s Hidden Abode », New Left Review , avril 2014, n°86, coll. « II », p. 55-72.

26 B oyer Robert, Théorie de la régulation. Les fondamentaux , Paris, La Découverte, « Repères », 2004, p. 38.

27 On peut notamment ici citer l’analyse de la publicité chez Baudrillard, suscitant des sentiments subjectifs des consommateurs pour les biens de consommation. B audrillard Jean, La Société de consommation , Paris, éd. Denoël, « Folio/Essais », 1970.

29 B ihr Alain, La Logique méconnue du Capital, Lausanne, éd. Page deux, « Empreinte », 2010. Voir aussi des auteurs tels qu’Antoine Artous, Jean-Marie Vincent ou Anselm Jappe .

30 Voir les études pionniers de Lukacs Georg, Histoire et conscience de classe  : Essais de dialectique marxiste , Nouv. éd. augm., Paris, Editions de Minuit, « Arguments », 1960., et de Roubine Isaak, Essais sur la théorie de la valeur de Marx , Paris, éd. Syllepse, « Mille marxismes », 2009 ; on peut également mentionner Postone Moishe, Temps, travail et domination sociale  : Une réinterprétation de la théorie critique de Marx , Paris, Mille et une Nuits, 2009.

31 Pour une interprétation de ce type, voir Haber Stéphane, Penser le néocapitalisme  : vie, capital et aliénation , Paris, éd. Les Prairies Ordinaires, "Essais", 2013.

32 Les écrits de Gesell font encore l’objet d’un large discrédit parmi la plupart des économistes contemporains. En témoigne d’ailleurs la relative rareté des traductions de l’auteur allemand dans les bibliothèques universitaires. Keynes reste l’un des seuls à lui avoir rendu hommage durant quelques pages à la fin de sa Théorie générale , avançant même que « l’avenir aura plus à tirer de la pensée de Gesell que de celle de Marx » (K eynes John-Maynard, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie , Paris, Ed. Payot, « Petite bibliothèque Payot », 1971, p. 350). Cette négligence peut s’expliquer par une vision eugéniste reprochée régulièrement à Gesell. En effet, L’Ordre économique naturel fait souvent référence au rôle déterminant de la sélection naturelle dans la survie et le perfectionnement des meilleurs agents économiques.

33 G esell Silvio, L’Ordre économique naturel , Ivry, Ed. M.Issautier, 1948, p. 211.

34 En plein essor, les AMAP (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) sont des partenariats locaux entre des consommateurs et un ou plusieurs producteurs agricoles locaux ; la production est vendue aux consommateurs sous forme de paniers (généralement hebdomadaires) ; les acteurs de ces échanges directs entre producteurs et consommateurs sont bien souvent engagés en faveur de l’agriculture biologique destinée à des circuits courts et locaux.

35 Notons que, dans le cas des Sel, il s’agit généralement d’appliquer un taux d’intérêt négatif au compte de l’adhérent, ou encore de faire fonctionner un système de coupons à retirer à intervalle régulier.

Pour citer cet article

Référence électronique.

Leonardo da Hora et Martin Jochum , « Fondements et survie du capitalisme. » ,  Terrains/Théories [En ligne], 11 | 2020, mis en ligne le 18 juin 2020 , consulté le 19 juin 2024 . URL  : http://journals.openedition.org/teth/2548 ; DOI  : https://doi.org/10.4000/teth.2548

Leonardo da Hora

Docteur en Philosophie,

Laboratoire Sophiapol, Université Paris Nanterre

Assistant Professor

Department of Philosophy, Federal University of Bahia

Martin Jochum

Doctorant en Sociologie

Articles du même auteur

  • Les usages engagés de l’argent [Texte intégral] L’exemple des SEL Commited Uses of Money The Example of the LETS Paru dans Terrains/Théories , 1 | 2015

Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0 . Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Numéros en texte intégral

  • 18 | 2024 Actualité et inactualité de Nicos Poulantzas
  • 17 | 2023 Représentations, désignations et contre-narrations en migration
  • 16 | 2022 Ethnographier le gouvernement des corps et des conduites
  • 15 | 2022 Des spécialistes du religieux à mi-temps ?
  • 14 | 2021 Les terrains de la comparaison
  • 13 | 2021 Communalisme/municipalisme : du passé au possible
  • 12 | 2020 Le transmissible et l’intransmissible de la pratique ethnographique
  • 11 | 2020 Pratiques croisées en philosophie et sociologie
  • 10 | 2019 Des terrains sans sympathie?
  • 9 | 2018 Neutralité / neutralités : de la notion aux pratiques
  • 8 | 2018 La fabrique de la mode
  • 7 | 2017 La réception du spectacle vivant en question
  • 6 | 2017 Néolibéralisme et subjectivité
  • 5 | 2016 Les terrains du global
  • 4 | 2016 Théories de l'estime sociale
  • 3 | 2015 Identités et catégorisations sociales
  • 2 | 2015 Émotion/Émotions
  • 1 | 2015 Les usages sociaux de l'argent

Tous les numéros

  • Présentation
  • Les comités
  • Appels à contributions
  • Recommandations aux auteurs
  • Expertise scientifique

Informations

  • Politiques de publication

Suivez-nous

Flux RSS

Lettres d’information

  • La Lettre d’OpenEdition

Affiliations/partenaires

Logo Presses Universitaires de Paris Nanterre

ISSN électronique 2427-9188

Voir la notice dans le catalogue OpenEdition  

Plan du site  – Crédits  – Flux de syndication

Politique de confidentialité  – Gestion des cookies  – Signaler un problème

Nous adhérons à OpenEdition Journals  – Édité avec Lodel  – Accès réservé

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search

CÔTE D'IVOIRE Lycée Numérique

  • Secondes (2nde)
  • Premières (1ère)
  • Terminales (Tle)

1ère_HISTOIRE_T1_L1: L'ESSOR DU CAPITALISME ET SES CONSEQUENCES

Aperçu des sections, je lis le résumé de la leçon, je fais mes exercices, course rating.

persee.fr

Conclusion générale

  • Référence bibliographique

Conclusion générale. In: Revue d'études comparatives Est-Ouest , vol. 10, 1979, n°1-2. pp. 355-362.

DOI : https://doi.org/10.3406/receo.1979.2217

www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_1979_num_10_1_2217

  • RIS (ProCite, Endnote, ...)

doc-ctrl/global/pdf

CONCLUSION GENERALE

conclusion dissertation sur le capitalisme pdf

IMAGES

  1. Le capitalisme en dix leçons

    conclusion dissertation sur le capitalisme pdf

  2. Chapitre 7 : LA CRISE DU CAPITALISME ET

    conclusion dissertation sur le capitalisme pdf

  3. Exemple D Introduction De Dissertation En Français

    conclusion dissertation sur le capitalisme pdf

  4. Repollution Of Consumer Reports

    conclusion dissertation sur le capitalisme pdf

  5. Exemple d*une dissertation dialectique

    conclusion dissertation sur le capitalisme pdf

  6. ÉTAPES DU CAPITALISME

    conclusion dissertation sur le capitalisme pdf

VIDEO

  1. Il faut en finir avec le capitalisme selon Mathilde Panot 🗣️

  2. (1/4) Livre audio de "Capitalisme désir et servitude" (F. Lordon) : Avant-propos

  3. La dissertation

  4. Etude pour une dissertation sur Rimbaud et le parcours "Emancipations poétiques"

  5. Le capitalisme a t il un avenir ?

  6. Capitalisme vs Communisme : Analyse d'un combat idéologique

COMMENTS

  1. Exemple de Dissertation Sur Le Capitalisme

    Exemple de Dissertation Sur Le Capitalisme - Free download as PDF File (.pdf), Text File (.txt) or read online for free. The document discusses the challenges of writing a dissertation on the complex topic of capitalism. Crafting a dissertation on capitalism requires extensive research, organizing thoughts into a coherent argument, and meeting high academic standards.

  2. dissertation sur le capitalisme

    dissertation sur le capitalisme. 2601 mots 11 pages. Montre plus. Le capitalisme est un régime économique qui depuis la chute du mur de Berlin tend à se développer dans le monde. Il est fondé sur les capitaux privés ; le pouvoir n'est plus détenu par les apporteurs de capitaux. Certains aspects du capitalisme évoluent grâce aux ...

  3. Conclusion [L'ESSOR DU CAPITALISME ET SES CONSÉQUENCES]

    Conclusion Le système capitaliste va connaître son essor à partir du XIXème siècle. La principale répercussion est la division de la société en deux classes sociales fondamentalement opposées et l'émergence des idéologies du libéralisme et du socialisme, créant ainsi un fossé de plus en plus large entre riches et pauvres, pays ...

  4. PDF Qu'est-ce que le capitalisme?

    LE CAPITALISME est souvent vu comme un système économique où les acteurs privés possèdent et contrôlent des biens conformément à leurs intérêts, et l'offre et la demande fixent librement les prix sur les marchés, de la meilleure manière qui soit pour la société. L'essence du capitalisme est la recherche du profit.

  5. Dissertation Le Capitalisme Et Ses Consequences

    Dissertation Le Capitalisme Et Ses Consequences - Free download as PDF File (.pdf), Text File (.txt) or read online for free. The document discusses the challenges of writing a dissertation on the complex topic of capitalism and its consequences. It requires extensive research, critical analysis, and the ability to articulate nuanced arguments effectively.

  6. PDF Capitalisme : les mutations d'un système de pouvoirs

    Le. capitalisme est une force de transformation de la nature et des sociétés humaines. Sa puissance d'expansion, faire de l'argent avec l'argent, n'a pas de limites prédéfinies. L'inégalité est son essence car l'accumulation de l'argent est la source du pouvoir privé sur autrui et la recherche du pouvoir est insatiable.

  7. Dissertation Sur Le Capitalisme PDF

    Dissertation Sur Le Capitalisme PDF - Free download as PDF File (.pdf), Text File (.txt) or read online for free.

  8. Karl Marx, « Le Capital » (tome I, II et III) (en PDF)

    Marx, Le Capital. Nous reprenons ici la mise en ligne du PDF des trois livres du Capital dans la seule traduction utilisable (celle établie sous la responsabilité de Jean-Pierre Lefebvre, éditions sociales, et parue en 1993 aux PUF) : . Ci-dessous les trois PDF : Karl Marx, Le Capital, Livre I. Le procès de production du capital (éditions sociale) dans la traduction établie sous la ...

  9. Le Développement Du Capitalisme

    LE DÉVELOPPEMENT DU CAPITALISME 69. pour déceler une tendance à faire servir l'histoire économique tout à fait opposée. Dans un article récent1, M. Schumpeter ment deviner qu'il attend de l'histoire des arguments pour entreprise contre le déterminisme sociologique.

  10. PDF Une Introduction Au Capitalisme

    Le Capitalisme et l'auteur Peu d'auteurs sur le capitalisme déclarent leurs préjugés, ou même réalisent qu'ils les ont. Ils entraînent donc les lecteurs dans leurs propres idées fausses et les laissent penser que ces points de vue sont objectifs. J'admets volontiers que je soutiens l'idéal du capitalisme - même si

  11. PDF Comprendre le capitalisme

    Si nous appelons « capitalisme » ce système économique qui prit son essor au XVIIIe siècle et entraîna une telle intensification de la productivité, c'est notamment parce que celui- ci dépendait d'évolutions dans le domaine financier, ainsi que des emprunts et des investissements effectués à partir d'un capital financier.

  12. Fondements et survie du capitalisme.

    7 L'ontologie sociale s'occuperait donc des fondements ou concepts essentiels qui structurent (implicitement ou explicitement) le travail des sciences sociales et qui constituent une vision générale du monde social et, en l'occurrence, du capitalisme. C'est-à-dire que cette approche spécifiquement philosophique tenterait de rendre compte du noyau logico-ontologique qui rend le ...

  13. Le libéralisme contre le capitalisme

    La distinction que j'opère entre capitalisme et libéralisme repose sur des éléments très simples, la question étant dès lors de comprendre pourquoi cette différence est masquée dans le débat public, qui fait du libéralisme et du capitalisme des synonymes. 2.1.

  14. L'Essor Du Capitalisme Et Ses Conséquences

    Introduction. A la fin du moyen-âge, on assiste à la naissance d'un nouveau système économique et social en Europe basé sur la propriété privée des moyens de production : le capitalisme. Il connaît un essor au XIXème siècle avec des conséquences qui ont bouleversé le monde. Quels sont les fondements du système capitaliste ?

  15. PDF Chapitre 3 : Genèse et développement du capitaliste et le socialisme

    déboucher sur le système communément appelé capitalisme. 2 . Les fondements du capitalisme Le capitalisme se base sur des fondements économiques, juridiques, politiques, techniques, sociales et idéologiques. Dans ce qui suit nous présentons les principaux fondements du système capitaliste.

  16. Dissertation Sur Le Capitalisme Et Le Socialisme

    Dissertation Sur Le Capitalisme Et Le Socialisme - Free download as PDF File (.pdf), Text File (.txt) or read online for free. dissertation sur le capitalisme et le socialisme

  17. PDF IV

    Les craintes d'aggravation d'un risque systémique. Certains économistes français5 considèrent que nous sommes aujourd'hui menacés par l'éclatement d'une nouvelle « bulle » spéculative. Et le capitalisme financier semble réunir les conditions d'un risque systémique, c'est-à-dire d'une crise financière mondiale majeure6.

  18. PDF Le capitalisme et le socialisme similitudes et différences

    Ramine Motamed-Nejad. Le capitalisme et le socialisme ont été placés le plus souvent sous le signe de l'altérité radicale. Ce présupposé est le fil d'Ariane qui parcourt une grande partie de la théorie économique, depuis ses fondateurs jusqu'aux contemporains.

  19. 1ère_HISTOIRE_T1_L1: L'ESSOR DU CAPITALISME ET SES CONSEQUENCES

    1ère_HISTOIRE_T1_L1: L'ESSOR DU CAPITALISME ET SES CONSEQUENCES. Accueil. Cours. PREMIERE. PREMIERE A. Histoire-Géographie.

  20. L'Essor Du Capitalisme Et Ses Conséquences

    2- Du capitalisme mercantile au capitalisme industriel; Précédent; Suivant; Objectifs. Introduction. I- LES FONDEMENTS DU CAPITALISME. 1- Les Principes du capitalisme. 2- Du capitalisme mercantile au capitalisme industriel. II- LES MOYENS ET LE FONCTIONNEMENT DU CAPITALISME. ... Conclusion. Accueil. Module.

  21. Conclusion générale

    Conclusion. 3.2. L'analyse comparée du développement du système d'offre de service nous amène à conclure que ce développement s'accompagne d'une modification d'attitudes envers le problème du choix entre la croissance quantitative des services et leur perfectionnement qualitatif. Le problème de la croissance quantitative revêt une ...

  22. L'Essor Du Capitalisme Et Ses Conséquences

    1- Les Principes du capitalisme. Le capitalisme provient du mot capital qui est l'ensemble des moyens financiers, matériels et humains nécessaires à la création d'une entreprise. Il est caractérisé par : La liberté d'entreprise, la propriété privée des moyens de production, la concurrence et la recherche du profit. La liberté d ...

  23. L'Essor Du Capitalisme Et Ses Conséquences

    2- Du capitalisme mercantile au capitalisme industriel. Le premier type de capitalisme est le mercantilisme ou capitalisme marchand. Né au moyen-âge, il se développe en Europe à l'époque des temps modernes (1492 - 1789) avec le grand commerce maritime. Exemple le commerce triangulaire. Avec l'avènement du machinisme, se développe le ...